Après deux ans de suspension, le gouvernement de salut national et la délégation du gouvernement démissionnaire se sont en fin de compte assis à la table des consultations destinées à relancer un processus de paix pour le Yémen. Selon l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, présent aux pourparlers de Stockholm, Riyad a perdu le jeu à Sanaa, à Aden et à Hudaydah.
Martin Griffiths a déclaré lors d'une conférence de presse que la réunion des délégations yéménites en Suède était une « étape importante » dans le processus de résolution du conflit.
Depuis trois jours, les appareils des forces d’agression arabo-saoudiennes ont bombardé à une dizaine de reprises Sanaa et d’autres villes du Yémen. La poursuite des frappes de la coalition contre le Yémen, en pleins pourparlers de paix de Stockholm, démasque le vrai visage des agresseurs saoudiens.
Pour comprendre ce qui se passe au Yémen, il faut noter que lors de l'invasion militaire, une série de pays agresseurs se sont opposés aux défenseurs yéménites. L’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et son successeur Antonio Guterres sont tous deux d'accord sur un point: le rôle direct du régime des Saoud dans le déclenchement et la prolongation de la guerre inégale du Yémen. Cependant, le rôle des trois membres occidentaux du Conseil de sécurité des Nations unies – États-Unis, Royaume-Uni, France – est indéniable dans la crise yéménite. Voilà pourquoi la mesure la plus importante à adopter lors des négociations de Stockholm est de faire une distinction entre les agresseurs saoudiens et leurs mercenaires d’une part et de l’autre les défenseurs de la nation yéménite; sans quoi, l’instauration d’une paix durable entre les parties yéménites ne sera à coup sûr pas possible.
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Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'imaginait que l'emprise totale du Yémen ne prendrait que deux semaines. Or, quatre ans après le déclenchement de la guerre dévastatrice de l’armée saoudienne et de ses alliés, elle n’a eu pour conséquence que la défaite face à la résistance populaire du Yémen.
Nul doute que si la partie arabo-occidentale veut obtenir, à la table de négociations, ce qu’elle n’a pas pu obtenir pendant la guerre injuste et sanglante, les pourparlers de paix n’arriveront à rien.
Les propos de l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, sur l’Arabie saoudite sont justes lorsqu'il dit que Riyad a perdu le jeu à Sanaa, à Aden et à Hudaydah et doit prendre la plus dure décision de son Histoire : accepter sa défaite officielle face à la nation yéménite.
Nonobstant, ce qui a poussé les Saoudiens et leurs alliés américains à se livrer aux récentes négociations de paix en Suède, c’est leur débandade sur le champ militaire après trois ans de guerre agressive contre les civils innocents et les forces yéménites.
Quoi qu’il en soit, même si la guerre du Yémen se termine par la signature d’un accord de paix ou d’une résolution onusienne, les criminels saoudiens et leurs alliés ne pourront pas échapper à la justice internationale. Ils doivent payer un jour ou l'autre les frais de leurs exactions inhumaines et leur barbarisme contre les Yéménites.